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mardi 5 juillet 2016

Economie: Pétrodollars en danger de mort:

Cet article va traiter du lien étroit qui existe entre le pétrole et les dollars américains dont la valeur dépend quasi intégralement des transactions pétrolières, ce pour quoi il se fait appeler Pétrodollars!

Cet article est aussi la suite de la première partie "Economie: Devises monétaires et règne du Dollars" que je vous conseille de regarder avant tout pour mieux comprendre l'origine du Dollars et de son évolution jusqu’à présent !




A)Introduction:


Nous avions donc conclus notre première partie sur le fait que les Etats-Unis avaient mis fin au "Trente Glorieuses" en abolissant, sans aucune consultation avec leurs partenaires économique concernés, le système du Gold Exchange Standard obtenu lors des accords de Bretton Woods en 1944!

Les américains qui ont bien profité de leur statut de devise privilégié, n'ont par contre pas du tout cherché à gérer leur déficit pour garder l'équilibre de ce système mondiale, au contraire ils ont plutôt dépensé de manière accrues lors de leur nombreuse guerres et notamment pour la guerre du Vietnam qui les poussa à stopper leur fonction de monnaie de réserve mondiale!

Le président Nixxon signe donc la fin du système monétaire internationale défini à Bretton Woods lors de la conférence de Washington au Smithsonian Institute en 1971. Cela provoquera un réel séisme dans les cours des monnaies et le marché des changes qui mettra les américains en position de force pour la mise en place d'un nouveau système monétaire toujours en place de nos jours, le système dit de "changes flottant"!

Mais la fin des accord de Bretton Woods marque aussi un nouveau virage important dans l'économie mondiale, un virage qui prive le Dollars de son rôle de devise mondiale indispensable mais que les Etats-unis ont négocié de manière forte stratégique et dominatrice comme à l'accoutumé!


B)Le pétrole, dit "l'or noire":


Cette période de 1920-1970 est aussi marquée par une série de grandes découvertes de gisements de pétroles, particulièrement au Moyen-Orient, qui fait l'objet de toutes les convoitises. Les marchés des produits pétroliers se développent également ; outre les carburants comme l'essence, le gazole et le fioul lourd, qui accompagnent l'essor des transports dans leur ensemble, l'industrie pétrolière génère une myriade de produits dérivés, au nombre desquels les matières plastiques, les textiles et le caoutchouc artificiels, les colorants, les intermédiaires de synthèse pour la chimie et la pharmacie. Ces marchés permettent de valoriser la totalité des composants du pétrole.
 En 1970, la production de pétrole des États-Unis atteint un maximum!


Cette ressource devient La ressource stratégique indispensable à toutes nation évolué et compétitifs, la source d'énergie la plus utilisée dans le monde et c'est par le biais de cette ressources que le dollars va à nouveau s’imposer comme la devise de référence internationale! En effet en 1970 la production de pétrole des Etats unis atteint son paroxysme, et en 1971 Nixxon met fin au accords de Bretton Woods!

Les Etats Unis étant les plus grand producteurs de cette ressources, ils confère au dollar le statut dominant de monnaie de réserve dans le monde et de monnaie dans laquelle le prix du pétrole est fixé (le prix du gaz aussi dans certaines mesures) ainsi les pays consommateurs de pétroles doivent conserver de grandes réserves de dollars pour assurer leurs importations. La demande de dollars reste donc élevée, indépendamment des conditions économiques aux États-Unis.

Cela permet au gouvernement américain de gagner des revenus par seigneuriage et parce qu'ils peuvent émettre des obligations à des taux d'intérêt inférieurs. Le gouvernement américain peut donc supporter des déficits budgétaires relativement supérieurs à ceux des autres pays.
Cela signifie aussi que le prix du pétrole est plus stable aux États-Unis que n'importe où ailleurs, puisque les importateurs n'ont pas à s'inquiéter de fluctuations des taux de change. Puisque le pays importe beaucoup de pétrole, l'économie en est dépendante et son prix peut être un facteur politique important.

Bref cette affiliation Pétrole/Dollars permet au dollars américains de rester au cœur des transactions énergétiques au niveau international et donc ainsi de garder une grande influence sur les économies des autres pays mais elle condamne aussi désormais le dollars à dépendre quasi intégralement sur la production de pétrole, ce qui constitue son talon d'Achille!



C)Chocs pétrolier et chute du Dollars:


[1970-1980 ]

Mais tout ne va pas bien pour le dollars pour autant, en parallèle de tout cela, Le dollars ne va cesser de dégringoler progressivement et à perdre énormément de sa valeur en conséquence du nouveau système de "changes flottants". De 1973 à 1979 le dollars perd prés de 50% de sa valeur !! 

Cela est du notamment au premier choc pétrolier, et donc par ricochet à un choc du cours du dollars qui lui est intimement lié! En effet la raison du premier choc pétrolier est tout simplement le fait que les États-Unis, premier producteur de l'époque, ont passé leur pic de production en 1971


La production de pétrole américaine chute énormément et ils deviennent à leur tour des grands importateurs du pétrole alors qu'il étaient auparavant les plus gros producteurs, la loi d'offre et de la demande fait donc énormément augment le prix du baril de pétrole ce qui à l’effet d'une bombe dans les économies des nation industrielles!

Lors de la guerre du Kippour, Richard Nixon approvisionne en armement l'État hébreu qui fait face à l'attaque égypto-syrienne ravitaillée par les Soviétiques. 
L'Arabie saoudite réalise alors 21 % des exportations mondiales de pétrole brut et le roi Fayçal, pourtant ami des Américains, déplore leur soutien inconditionnel à Israël qui met en danger selon lui les régimes arabes modérés, entre autres celui de Sadate en Égypte. 
Les pays du Golfe augmentent alors unilatéralement, sans l'accord des compagnies, de 70 % le prix affiché du baril de brut.
Les pays du golfes gros producteurs de pétrole ont bien compris les point faible des 'économies occidentale et ont essayé de les mettre en difficultés!

N’ayant pas de stock, les pays occidentaux, dont toute la structure socio-économique est organisée autour du pétrole, en achetèrent « à tout prix ». Face à la peur de la pénurie, le prix du baril entama une ascension vertigineuse. Le prix du baril de pétrole quadrupla. En quelques semaines il passa de 2.5$ à 10$. 
L’embargo ne fut levé que le 18 mars 1974. Le prix du baril redescendit mais pas au niveau de celui du 17 octobre 1973. Les effets du "Premier choc pétrolier" se feront sentir jusqu'en 1978.




Ce fut dans ce contexte de morosité économique qu’intervint, à partir du 16 janvier 1979 le second choc pétrolier suite au renversement du Shah d’Iran puis de la guerre Iran-Irak (1980-1988). Du jour au lendemain l’Ayatollah Ali Khomeini décida d’arrêter les exportations de pétrole. L’annonce de cette nouvelle entraîna instantanément une brutale hausse des prix sur les marchés d’autant plus que les stocks de tous les pays consommateurs étaient relativement bas
Comme le pétrole est la moelle épinière des économies modernes, tous les pays consommateurs se lancèrent, comme lors du premier choc pétrolier, dans une course effrénée pour se procurer le précieux pétrole. Le prix du baril passa de 10$ en septembre 1978 à 40$ en octobre 1979

L’Arabie Saoudite, devenue alors le principal allié des Etats-Unis au Moyen-Orient, vînt à la rescousse en augmentant drastiquement sa production et l’Iran recommença à exporter sa production. Les prix reprirent le chemin de la baisse soutenus par la réouverture du canal de Suez suite aux accords de Camp David



[1980-1990]

La situation pétrolière s'est donc enfin apaiser, mais pour autant le dollars ne va guère mieux
La violente remontée des taux d'intérêt décidée à la fin de 1979 par le nouveau gouverneur de la banque centrale américaine, Paul Volcker, pour combattre l'inflation, inverse la tendance.
Ces taux d'intérêt réels provoquent un afflux de capitaux aux États-Unis, et le dollar s'apprécie pendant cinq ans, jusqu'à revenir, en mars 1985, à son niveau d'avant 1973.

Mais les accords du Plazza en 1985 puis du Louvre en 1987 organisés par les pays du G5, s'entendent publiquement pour intervenir sur le marché des changes, ce qui aura des conséquences très néfastes sur la valeur du dollars qu'il échoueront à sauver de sa dépréciation sans fin!
Depuis l'épisode malheureux et surtout mal maîtrisé de 1986-1987, le G7 est devenu prudent et une intervention concertée sur le marché des changes n'est plus concevable que pour assurer la « stabilité du marché », selon la formule consacrée, et non pour tenter d'inverser une tendance.

Le dollars atteindra son niveau le plus bas historique en 2008, atteint par la crise des subprimes et du double déficit des Etats Unis, à ce stade 1 € = 1.45 $ américains!

Bien que le dollars remontent légèrement sa valeur aprés 2010 en profitant de la chute de l'euro entraîné pas les dettes grecques il n'empêchent que comparé à l'or, le dollar perd 98 % de sa valeur entre 1971 et 2010. L'once d'or est passé en 40 ans de 35 à 1 250 dollars.


D)Conclusion:



Tout ceci pour expliquer que le dollars est actuellement en mauvaise posture, il est d'ailleurs depuis 2006 passé deuxième monnaie en circulation mais reste la monnaie la plus utilisée au monde pour les transactions (puisqu'il est imposé pour se fournir en pétrole et en gaz!).
Mais la production du pétrole et du gaz reste un support très instable et en perpétuel évolution, l'importance de ces ressources dans l'économie américaine est primordiale pour que le dollars n'implose pas totalement! 



Ce n'est donc pas pour rien que les Etats-Unis est un pays continuellement en guerre (Les Etats-Unis ont été en guerre 222 des 239 années de leur existence). Ces guerre ne sont pas anodine et bien qu'elle soit à chaque fois maquillées comme un intervention bénéfique sur des territoires belliqueux remplis de sois-disant terrorristes prêts à tous venir nous terroriser chez nous, il n'en est rien! 

Ce ne sont que des campagnes médiatiques politique qui ont pour but de façonnez l'opinion publique qui dés lors cautionnera que son pays aille faire la guerre ailleurs pour le protéger des méchants terroristes imaginaires ou même la plupart du temps formée et armés par les mêmes nations!

Les intérêts derrière tous ces guerre sont bien sur économiques et politiques, en ayant suivi ce dossier on ne s'étonnera pas que les Etats-Unis mène depuis longtemps une guerre sans merci au moyen-orient (foyer des plus grand producteur de pétrole et de gaz)!


E)Et maintenant?:

Ont peut maintenant expliquer avec ces arguments la raison de la guerre en syrie qui fait rage depuis quelques années maintenant.

La Syrie se trouve au coeœur des nouveaux enjeux de la Méditerranée orientale et du Moyen-Orient. En novembre 2010, l'Arabie Saoudite et le Qatar ont demandé au Président Bachar El-Assad de pouvoir ouvrir des oléoducs et gazoducs d'exportation vers la Méditerranée orientale. Ces oléoducs leur permettraient en effet de desserrer la contrainte du transport maritime via le détroit d'Ormuz puis le canal de Suez et d'envoyer plus de gaz vers l'Europe (notamment le Qatar, géant gazier du Moyen-Orient). La Syrie a refusé, avec le soutien marqué de la Russie qui voit dans ces plans les volontés américaine, française, saoudienne et qatarie de diminuer la dépendance européenne au gaz russe.

En février 2011 les premiers troubles éclataient en Syrie, troubles qui n'ont cessé de s'amplifier avec l'ingérence, d'une part de combattants islamistes financés par le Qatar et l'Arabie Saoudite, d'autre part de l'action secrète des Occidentaux (Américains, Britanniques et Français).



Du fait même de sa position centrale entre les gisements de production de l'Est (Irak, monarchies pétrolières) et la Méditerranée orientale, via le port de Tartous, qui ouvre la voie des exportations vers l'Europe, la Syrie est un enjeu stratégique de premier plan (...).
Ajoutons à cela que la Syrie dispose de réserves dans son sol (onshore) et probablement en offshore. Le 16 août 2011, le ministère syrien du pétrole a annoncé la découverte d'un gisement de gaz à Qara, près de Homs, avec une capacité de production de 400 000 m3/j.

S'agissant du offshore, le Washington Institute for Near East Policy, un think tank sérieux, pense que la Syrie disposerait des réserves de gaz les plus importantes de tout le bassin méditerranéen oriental, bien supérieures encore à celles d'Israël.

Si un changement politique favorable aux Occidentaux, aux Turcs, Saoudiens et Qataris devait se produire en Syrie, et que celle-ci se coupait de la Russie c'est alors toute la géopolitique pétrolière et gazière de la région qui serait bouleversée à l'avantage de l'Occident pro-américain et au détriment de Moscou et de Pékin .

Mais si au contraire, comme c'est en train de se dérouler, Bachar El Assad reste au pouvoir comme le veulent les russes et refuse de fournir les américains en gaz et en pétrole, c'est alors Moscou et Pekin qui sortiraient les grands gagnant de ce conflit, et dans ce cas de figures les Etats-Unis se retrouveraient gravement menacé, ainsi que leur économie dévasté!

     
A suivre...